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Exposition "SUFFLARE, SUFFERRE" *souffler, souffrir.  

Maguy Banq / Alexia Tailleur

Du 23 janvier 2014 au 1er mars 2014 à la Galerie Géraldine Banier à Paris.

Photographie de Nicolas MINET.

Moments suspendus, personnages en attente, techniques traditionnelles détournées, voilà ce qui d’abord est l’angle commun du travail de Maguy Banq et d’Alexia Tailleur. Le Sisyphe de bronze de la première est condamné comme dans la légende grecque à pousser laborieusement sa pierre immense, les muscles tendus, la chair écorchée, a contrario des sculptures classiques au drapé impeccable, et au visage lisse. Les Icônes de la seconde ne célèbrent pas des saints chrétiens, mais les martyrs des temps modernes, marginaux et sans domicile fixe : la religion disparaît pour devenir philosophie sociale. La feuille d’or n’est pas encerclée par des contours définis mais devient une nouvelle strate de l’image, une touche précieuse éclipsant le trivial. 

Car les deux artistes ont reçu au départ un enseignement classique. Maguy Banq acquiert les différentes techniques de la sculpture du bronze à la cire perdue et du moulage au début des années 1990 à l’École des beaux-arts de Mexico. Une décennie plus tard, Alexia Tailleur passe plusieurs mois dans un monastère italien afin de maîtriser la peinture d’icônes et les différentes poses de feuilles d’or, après un diplôme d’arts plastiques à Toulouse. 

Toutes deux mettent ainsi les matières au centre de leur œuvre. L’une mêle le bronze à l’ardoise, au bois brut pour ses Grimpeurs – bois qui de fait continue à travailler, jusqu’à ce que les troncs se fendent, les personnages suspendus au-dessus de précipices. L’artiste toulousaine unit quant à elle la photographie sur calque à la feuille d’or et la résine, superposant les couches de manière à ce que la lumière rende chacune de ses œuvres différentes selon le point de vue du spectateur.

Cependant, les problématiques des deux femmes ne sont pas les mêmes, même si elles y distillent l’ironie et l’absurde. Maguy Banq semble plus proche de Samuel Beckett avec ses personnages sans but, absorbés dans l’accomplissement d’actes burlesques dont ils ne perçoivent même plus la finalité, tels les protagonistes d’ En attendant Godot . La jeune artiste toulousaine se préoccupe davantage de questions sociales et urbaines, tantôt focalisée sur l’humain – la grand- mère en lévitation contre un mur de pierre – , tantôt sur des villes sans habitant dont les maisons sont serrées les unes contre les autres, favelas brésiliennes ou vision biblique d’une Bethléem abandonnée. 
Toutes ces habitations respirent, tous ces humains soufflent dans leur ascension d’un sommet vide. Ils aspirent certainement à une reconnaissance sociale ou à un abandon. Suflare, sufferre auraient conclu les antiques latins…
Axel Sourisseau

Exposition "L'Effet Papillon"

L’effet Papillon exposition collective avec : Helder Batista, Marion Beaupère, Manuèle Bernardi, Benjamin Bichard, Joachim Biehler, Jung Min Choi, Nicolas Demeersman, Matthieu Exposito, Yannick Fournié, Francesca Gagliardi, Frédéric Garnier, David Gouny, Laurence Le Constant, Guillaume Pelloux, Xavier Somers, Alexia Tailleur.

Du 20 mars 2014 au 17 mai 2014 à la Galerie Géraldine Banier à Paris

 

La théorie de l’effet papillon, vulgarisée par le météorologue Edward Lorenz au début des années 19601 démontre qu’une infime variation dans « un système de conditions initiales »2 provoque un enchaînement d’effets imprévisibles. Il introduisit dans son logiciel de prévisions météorologiques une donnée mathématique présentant une infime variation d’un millième de degré, cela provoqua un schéma complètement différent aux courbes exponentielles décrivant les ailes d’un papillon. 

L’effet papillon entre en jeu dans de nombreux domaines et les sociétés humaines en font partie. Mondialisation, hyper connexion, surinformation, autant de constantes qui forment aujourd’hui notre société et les conditions initiales propices à cet engrenage incontrôlé. Si en 1914, le battement d’aile cristallisé en l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand3 fut le déclenchement de la première guerre mondiale, un simple tweet provoque aujourd’hui la révolution du Printemps Arabe4. La lucidité sur l’Histoire comme un phénomène de réaction chaîne non contrôlable met soudain en lumière notre peur quotidienne du basculement. Combien de gestes, combien de paroles, dont la portée nous échappe ? Détruisons-nous sans nous en apercevoir ? 

L’art s’est vite emparé de ces questionnements, utilisant l’effet papillon comme mécanisme narratif, de l’insouciance vers le chaos. Travaux de mémoire, combats intimes, seize artistes explorent aujourd’hui les affres de ce battement d’ailes. 

Le processus créatif même s’en nourrit, au-delà des notions de bien et de mal, de positif ou de négatif : les « illuminations », les « révélations », les « inspirations » que l’on évoque invariablement à l’origine d’une œuvre, ne sont autres que les résultantes de flux divers qui dépassent l’esprit humain et les sciences, mais sont sans doute bien déterminées initialement par des éléments précis. Celles-ci ont germées au cours du voyage, modifiant au fur et à mesure sa destination. Finalement, si les artistes l’exploitent d’une manière particulière, nous en faisons tous l’expérience, de cet effet « lépidoptère » : nous l’appelons le hasard des rencontres, la bonté ou la fatalité du destin, ou encore la chance. Or tels des phénomènes météorologiques, ils révèlent seulement notre incapacité, même armés de satellites, à prévoir de façon certaine le temps qu’il fera demain et de quoi notre vie elle-même sera faite.

 

1. En 1972 Edward Lorenz présente l’effet papillon devant l’Association Américaine pour le progrès des Sciences avec une célèbre question : « Le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas? »

2. La sensibilité aux conditions initiales est un phénomène découvert dès la fin du XIXe siècle par Poincaré. Cette sensibilité explique le fait que, pour un système chaotique, une modification infime des conditions initiales peut entrainer des résultats imprévisibles sur le long terme.

3. L’attentat de Sarajevo est l’assassinat perpétré le 28 juin 1914 contre l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, et son épouse la duchesse de Hohenberg, par le nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip, membre du groupe Jeune Bosnie (Mlada Bosn

4. Certains vont jusqu’à qualifié l’événement de révolution 2.0 tant l’usage des réseaux sociaux a été importante.

Huit artistes travaillant autour de l’identité féminine mettent en forme le mythe et son rapport avec la société actuelle : fétichisme, détournement, exploration du transgenre ou encore des marges.

 

Pour «Eve», les plumes délicates de Laurence Le Constant, artiste plumassière envahissent une paire de chaussures à talons du célèbre bottier Massaro - accessoires féminins les plus emblématiques de la séduction. Joachim Biehler, artiste émergent repéré par Géraldine Banier lors du Salon de Montrouge en 2012 présente «Candy Birth», une sculpture de la Vénus de Botticelli qui semble jaillir d’un amas de bonbons industriels. « La Reine des amazones » de Francesca Gagliardi est primitive et mystique, elle glorifie le mystère féminin et le retour aux sources tant désiré. Le plasticien Sud Coréen, Jung Min Choi présentera une série de 8 portraits représentant les femmes de l’année 2014. La nouvelle installation de la photographe Alexia Tailleur sur les prostituées de la rue Saint Denis met en exergue ces oubliées de la société. Tout aussi audacieux, le travail de Karoline Jeuffroy, composé d’une pomme et d’une fermeture éclair, bien souvent associés à la femme, offre une autre interprétation de la représentation féminine...Le spectateur pourra aussi découvrir le travail plastique du poète Clovis Petit et les dessins de la jeune artiste Marion Beaupère.

 

Vénus prend des allures de femme de chair et d’os ; la déesse est devenue bien fragile, ou peut être l’a-t-elle toujours été...

Exposition " Être Vénus".

Exposition collective avec : Marion Beaupère, Joachim Biehler, Jung Min Choi, Francesca Gagliardi, Karoline Jeuffroy, Laurence Le Constant, Clovis Petit, Alexia Tailleur

Du 20 mars au16 mai 2015 à la galerie Géraldine Banier, Paris, France

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